le blog lasphrise

L’homme en jaune tenait à la main une balayette et une pelle. Il tentait de faire glisser un emballage de cigarettes dans sa pelle. Ce petit emballage d’une transparence totale s’envolait sans cesse, et l’homme courait après tout en me surveillant arriver...

Quel silence ! Il était tellement étal, sans mentir, qu'il aurait pu passer pour mort. Mais le silence est un renard, dont le beau corps n'est jamais mort. Parfois, mais c'est rare, il mord. Parfois, il est si profond qu'on y tombe fromage, mais il était...

Le vieil homme au froc baissé rit. C'est lui qui a tout inventé. Le garçon transformé en singe, l'attirance insolite, la traque, les missions, l'amour au quatrième âge... Ses forces déclinent, il meurt (en prenant son temps), mais il jouit encore du plaisir...

Le vent fume les cigarettes, par terre.

Je vais te dire ce que tu vas faire, mon gars : tu vas partir le matin, fouiller dans les poubelles. Il y a un tas de vieilles boîtes de conserve là-dedans qui te seront utiles pour faire la cuisine. Des belles boîtes, quelques-unes dont splendides !...

Paul Auster, dans Tombouctou, émet l'hypothèse que les chiens peuvent apprendre à lire. Comment expliquer autrement les panneaux affichés à l'entrée des postes : "Interdit aux chiens, sauf d'aveugles". Panneaux, bien sûr, qui ne peuvent être destinés...

Parfois, par la base, la colique lyrique le prenait. Ca remontait ! Ca remontait ! Les flux l'emplissaient depuis l'assise au sol et visaient au soleil, manifestement par sa bouche, ou vers des étoiles, des astres, comme si leur éclat hautain forçait...

Il s'acharnait à fuir son visage, mais, malgré ses tentatives, toujours son visage revenait coller. Il avait beau se l'arracher à la main, selon les règles, en faire un masque pour les porcs, ou le donner aux photographes, toujours son visage visait assez...

Notre espionne à Sens, Monique Calinon, a pu constater le funérarium de cette ville. Là, trois chambres funéraires lui ont été proposées. La chambre Nymphéa, la chambre Quiétude, la chambre Becket. Fidèle lectrice de Samuel Beckett à Fougax et Barrineuf...

Il s'abreuvait à son miroir, la nuit, quand les sorcières étaient mortes, ce qui n'arrivait guère. Il se désaltérait de son reflet jusqu'à disparition. Alors, l'aube pouvait bien venir avec ses éclats et sa lampe.... Les doigts de rose pouvaient sculpter...